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Calamites & les Calamit​é​s (album)

by Ascète

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1.
Lo Dourdougne passo to bello Coma ratso l'estello. Lo Dourdougne passo to bello Coma yo madoumeysello. Quand en é noscu Dinz un' de tu ramberts N'an bol pu lou quitta Et n'an bol li mouri... Pour vous, admirables causses -Joyeuses qui s'en gaussent-, Esquisseuses d'une face connue, celle de la torpeur, Quand vous faites coopération, cloîtrés sont les gosses, Et inspirés sont les chants nocturnes des jappeurs. Vous n'y manquez aucune nuitée, pas même l'été, Quand lorsque dans les lieu-dits le bruit de la pluie engourdit, Les souffles indiscrets des criquets et du gibier Retentissent comme des cuivres sur un champ de conflit. Ô Fief illustre des séditieux du fin XVIème Où l'écho de la révolte sonnait en blasphème Par là où jalonne la rivière ; ses grises falaises Où la corneille et la buse deux à deux s'apaisent... Cinq siècles écoulés et malandrin est comme chef : Maître de nos chaînes et réprimeur de nos griefs. Exigeons que le trépas rattrape leurs ébats Avant que l'objectivité ne soit mise à bas ! La lie chante cette interminable décadence, Qui ne se tuerait même pas lors d'une bonne pitance. ‘Sont ses notes qui passent et trépassent en abondance, Qui font danser l'avenir devant la potence... Alors, vous autres, nous vous tenons au nombre des gens biens C'est pourquoi, incontinente cette présente-là, Nous vous prions de vous armer contre les desseins -Les tant pernicieux- des ennemis du Roi. Concoctons-nous cette sédition aux ambiances nègres, Que se raidisse nichons à l’air le buste de l'autre aigre : Qu’en un vent de rapt leurs genoux collent notre terre face au Lys, Qu’un gang de rats colmate les fosses de leur corps sous pisse !
2.
Antchouki ! Quand réentendrai-je de mon patois ? Cette essence qui embaume nos cœurs et enjôle nos foies, Dernière lanterne qui éclaire les miettes de notre liesse Où s’y perdent nos âmes dans le mouroir des joliesses… Déplumées, à fleur de plaies nos prunelles virginales, N’y subsiste l’écho de nos citadelles médiévales, La faute à la parente de l’émersion des bas-fonds, À la garante de la dissolution et des putains de faux bonds. Alors, je clopine dans une langueur assommante Face aux solennelles pensées de la triste troupe tarée. C’est la copine qui m’épie; ma solitude démente Sur les sentiers d’une couronne entièrement égarée. Lo païs sous la charmogne de toutes ses charognes, Un héritage condamné jusqu’à en caner : Ce sont nos sages qui, humiliés sans vergogne, Pleureront leurs parfums destinés à faner… De sa borie nichée, pur serein, le terreux dort, De son dédain en sort l’odeur de cette terre d’or : Lo Peirigòrd nègre, sa fèu, sos rasigas, Ma fèu, mos rasigas, ma ufanosetat de França. Tustez, tustez totes en casença Per rythma lus salts de nòstres cavalaires E dintratz, dintratz dins la dança Anim tota la nècha jouar, meus masatgièr !
3.
Homme ou femme se trouvant sous cette charmogne infâme Eût été éminemment répréhensible. Sans fatalement être celui à la plus sombre âme ; Mais un triste sire à l’amère nature, insensible. Poussé d’une force mystique l’expulsant de son plumard, Sous la lueur lunaire, il joindra l’occulte mare, S’inondera l’estomac de son onde magique, Puis, se changera en ce vagabond atypique. Sous l’aspect anodin d’une chèvre ou d’une brebis, Il se verra courir les sept communes de nuit En s’allouant un passage sous chaque beffroi. S’usant les arpions sur les tortueux raccourcis, Les infinies allées des ténébreux taillis : Il furètera toutes tournures pour te frapper d’effroi ! La lune éclaire la désolation de ce vieux clocher, Le haut de son capuchon et de sa cotte déchirée. La vigilance de la croquante s'est enfin décrochée Et le voilà, le vil, il semble être bien inspiré… "Mes guibolles se font molles à force de crapahuter, Depuis des lustres je cherche une sotte à sauter ! Jeune et naïve, la femelle docile de la ferme de là-bas, Là v’là ! Ah, svelte viande en proie à de nombreux ébats…" Tombée sur un os, un sacré encombrement, La voilà, gauchement placée sur sa cavalcade ; Le trimmeur à l’œil torve songe au démembrement, A remplacer son corps mort sous sa foucade…
4.
Seï paoùré commo Tsopillou Mus souts n’an ni clobels, ni batto, N’aï per comiso qu’un peillou, Et parli pas dé lo crévato. Mos culottos n’an pus dé tioul, Loï garros, coï dé lo dontello En d’un cros per cado tsinoul, Yo del rafia coummo bretello ! Dé moun copel dégoùrélat L’orlé mé tombo sus lou mourré, Et moun tsilet espeillossat Léou forio beïré lus dous couyrés ! Resti dins un tros dé méioù Dount la paoùro vieillo téoùlado, Prest’o quitta lus cobirous, Es coummo yo, touto troùcado ! Dé cado cousta del fouyer Dé mo pétito tsominéio, Douos peyros servent dé londiers, Un soucal, mé sert dé codièro ! Mé couytsi coummo lou soulel Et quand, péoù bos l’albo s’escampo, Seï réveillat toléou coum’el, Lo luno m’o servit dé lampo ! Mais coummo n’aï ni meytodiers, Ni fenno, ni dé bello-maïré, Ni médéci, ni d’héritiers… Dé pus huroux, né sabi gaïré Pierre Boissel (1872-1939)
5.
Le froid tombe dans les combes, Les mornes plaines qui succombent, Glace les âmes, la rêverie Puis bories toutes pourries. Le froid exhale la misère, Laisse choir cultures des terres. Le froid blâme ces bourgades Sans choix pour les malades. Je fous le camp dans les ruines, Trantolant sous la bruine. A moi Désolation, Ma fibre d'exaltation.
6.
A l'instant de la succession d'ère, des pertes immatérielles, des cœurs hurlants : Le temps des nuits se réfère aux larmes, en sériel les bouteilles tracent mon bilan. Envoûtante persécution, ces années me rattrapent et mon corps se perd, Sortant de sa chair, l'aura la plus noire qu'y en aurait effrayé le Père. A jamais mon bon cœur, maintenant semé dans les vents de la perdition, A cramer les chœurs qui tendrement berçaient la croyance de mes illusions. Mal famé par la peur, le Bonheur de la vérité m'enrage et ne m'aide : Rétamé par les liqueurs, le plaisir des mirages devient l'unique remède. L'heure est aux souvenirs de ces yeux émeraude où à pas de loup l'enfer rôde, L'heure est aux soupirs, à cette odieuse période qui comme un vers me taraude. Crevassé, le poison de la poisse gangrène sans y oublier la moindre faille. Angoissé, au fond, hélas, la rêvasse laisse place à la peine d'une immense taille. Allez, je pleure ma rousse nostalgie où quand quatre pas accompagnaient ces belles saisons, Quand par la brousse gisaient nos corps ; un théâtre qui scellait notre liaison. Allez, je leurre et repousse mes limites jusqu'à happer l'âpre goût de mes sentiments -Quand tard la lune éclaire la mousse-, je repense à la beauté de ces moments... Dorénavant je marche seul aux pâles jours, brumeux aux bruits de cimetière, De fermes en faubourgs d'un pas non-frileux j'erre au rythme des gouttes tombant des gouttières, Dans mes godillots argileux, sur la terre nommée par un type sans chandelle -Ce champ vide à la terre usée, a pour seule présence le fantôme des javelles-. Près du fleuve qui roule ses eaux avec peine, enraciné dans ces apathiques scènes ; Le froid des combes semble quitter avec regrets l'accueil de la plaine puis ma haine, Qui loin de mon être a fait disparaître le Soleil dans un profond sommeil Ayant pour songe les prairies, mâchicoulis et esprits prient par les corneilles. La nuit l'a succédé pour me montrer la fatalité, une suite en émois, L'a finalement enterré avec sûreté pour quelques années, jours et mois ; Nos âmes liées trompées, bafouées pour mon chemin sans fin dans la destruction, Ces précieuses mains et ces larmes sur mon cou en guise de somptueuse finition...
7.
Au fin fond des faubourgs où la nostalgie règne, -Errant au vent qui s’enfle dans les combes désaxées- Un dessin aux contrastes que je ne dédaigne S’esquisse momentanément sur la plaine arborée. Ce fulgurant ton d’or voué à l’extinction, Fuit le lieu pour que le rose face apparition. Dernier étant, il se place jusqu’à la journée clore Où la nuitée délivrera l’essence du folklore… Entre le Céou, la Dordogne au spleen du ciel morne : Calamites et criquets face aux calamités, Croassent et chantonnent avant que l’orage ne tonne… Êtes-vous dieux des nobles cieux, ou anges incarnez ? Vous qui laboureurs accompagnez aux tardives heures, Vous qui chaque derniers temps de chaleur affinez : Sous une rocaille, planqués, bien la peur vous connaît, Pourtant, face à votre fanfare je ne suis que flatteur. Son romantisme en marge de l'urbanisation Me gagne, m'abandonnant à cette vacillation ; Où d’un éclat singulier ces tableaux se lient A l’ahan sourd et perpétuel d’une force divine. Pas à pas, le bruit rebondit sur les murailles Du village endormi au son des aboiements ; Où de tristes halogènes illuminent les pierrailles Des logements de leurs habitants déclinants. Dans une clarté douteuse où s’ébauchent toutes les formes, Dressé sur son séant voûteux de pierres énormes, Si haut et démesurément étourdissant Se dévoile ce lanternon et son chic tympan : Transcendant clocher qui de pair avec son coq Transporte leur croyance jusqu’au firmament. Paradoxalement à l’excellence qui se disloque ; Elle maintient (en vain) les reliquats de l’espérance… O patrimoine au resplendissant art Roman ! Tes caractéristiques belles à tout moment Enjouées par la désuétude des cimetières Aux gringes résonances par le biais de leur air. Ton arôme venté par-delà les champs fleuris, Les brousses d’été dorées de la seigneurie, C’est dans ce cœur champêtre que je bouge ma carcasse Sous le regard revêche de ses vieilles bécasses… Voilà qu’au loin germe l’aube faisant face à ma mire : Les roucoulements et des chants divers peuvent s’ouïr, Édifiant le réveil de leurs croulants vétérans Talonnés des fidèles blancs faisceaux, conquérants. Comme ces piafs; je pique le bec, livide, face au vide. Cerné de violet, je trincane où la peine réside... Le mal des combes nègres ressurgit encore une fois Ne plaignant la plus aigre, la vieille prune : Gît dans mon foie !

about

For physical copies, t-shirts, etc. contact : ascetebm@gmail.com

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ENG : This first opus "Calamites & les Calamités" is the grin of the rural landscape and of the deeply rooted customs of Périgord, one of the historic region of France who is plagued by the worst decline and seeps, till to this day, an ambient modern monstrosity.
This creaky affectation is, at first, the sobriety and then an osmosis between cynicism and nature.
Always dressed with a deeply dark cloth, this grin, once shown, will let you caress its soil, its clay-limestone ground shaped with honor by the knock-kneed peasants which unveil to your ear some aggressive touches of a definite attachment to the past.

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FR : Ce premier opus «Calamites & les Calamités» est la grimace du paysage rural et des coutumes inscrites dans l'histoire Périgourdine aux nuisances de celles en proie aux pires déclins -celle qui tire la gueule face à cette laideur ambiante-. Cette afféterie grinçante est la sobriété puis l'osmose entre la nature et le cynisme. Toujours vêtue d'une robe d'un sombre profond, une fois lancée, cette grimace vous laissera fleurer sa terre, l'argilo-calcaire travaillée en noble souffrance par ses paysans cagneux et dévoilera à l'ouïe d'agressives touches de passéisme.

La première et quatrième de couverture, réalisées par LaurineM (Borie de la Combe Noire), mettent en image la légende du Lébérou. Histoire contée par les anciens du Périgord Noir, elle demeure toujours dans les consciences de leurs descendants. Ascète retrace cette légende dans le titre “Courroux du Lébérou” où, sous la forme anodine d’un animal commun de nos campagnes, la femme ou l’homme transformé, devra en une nuit passer sous sept clochers pour se défaire de la malédiction. C'est pour ça que d'après la légende, l'ensorcelé met tout en oeuvre pour réussir à parcourir cette distance sans fin : soit en grimpant sur le dos de malheureux pour se faire porter et économiser son énergie, soit en usant de techniques bien plus cruelles…
Cette pochette n'est pas seulement la représentation de cette histoire : elle fait aussi écho au titre de cet album : “Calamites & les Calamités”. Calamites pour les crapauds “Epidalea calamita”; faisant l'allégorie de la campagne, de la vieillesse et du rustique sous toutes ses déclinaisons. Sur la pochette, au premier plan, c'est le vieil homme tirant la grimace qui personnifie ce que le calamite annonce dans le titre. Comme de la décadence s'abattant sur notre patrimoine campagnard, le lébérou sur le dos du vieux, lui, symbolise ces calamités.

credits

released May 28, 2021

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Ascète Sarlat La Canéda, France

Ascète is a Black Metal band from the Périgord Noir's terroir (France).

It was founded in 2015 by L'Cul-Terreux Torve with Patrie Moine.

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